Nous analysons fréquemment le rôle du journaliste avec les camarades du PodCafé. Damien dans une note récente, où il s’adonne à nouveau avec grand talent à la satire, compile les dernières avancées technologiques des politques belges et renvoit à une note qui traque les comportements des politiques et la manière dont ils utilisent les vidéos sur le web ainsi que le rôle du journaliste qui est court-circuité.
On en est bien là, le corrolaire d’une plus grande proximité, d’une interactivité facilitéepour tous c’est d’amener tout le monde à se demander à quoi peut bien servir le journaliste traditionnel ? Où peut-il trouver une fonction de médiateur quand le média se dillue, quand le politique met en Å“uvre ses propres réseaux de création et de distribution de contenu, en ignorant les lois et le CSA ? A quoi sert celui qui pose les questions quand on peut questionner directement ?
Tous les médias qui diffusent les vidéos de DJ Reynders, de MC Daerden se tirent à chaque fois des balles dans le pied et semble ne pas se rendre compte qu’en boudant les plateaux et en mettant en Å“uvre une démarche de proximité certains premiers ministrables se rendent plus désirables, courtisés, sans toutefois se couper de leur base ou se priver de faire des coups médiatiques sur le web que les télévisions répercutent. Alors qu’il semble que la presse soit coupée d’une base citoyenne, d’un lectorat qui se détourne de la médiation de l’agenda politique pour aller questionner le politique directement. Le journaliste a depuis trop longtemps pris le rôle de prote-voix avec sous-titre et commentaire du fait politique sans nécessairement se soucier du fait social. Peut-être qu’il y a là matière à trouver de nouveaux ressorts ?
Pour ne parler que de ce que je connais, aime et goûte, je me rends compte que la presse nationale conventionnelle ne présente d’autre intérêt que son approche pédagogique. Elle expose et explique ce qui m’informe. Celle qui dénonce, dérange, suscite le débat c’est la presse dite satirique, qui au final me semble la seule digne d’attention quotidiennement surtout en période de campagne, lorsqu’elle traque le travers, et vise la critique, j’ai parfois l’impression que le seul journal d’information poltique c’est Le Pan.
Il faut sans doute réinventer et mettre à mal le sacro-saint et hypocrite devoir d’impartialité du journaliste pour entrer dans une arène du parti pris, ou s’adosser à des causes qui restent cruellement d’actualité, et non plus questionner uniquement les bilans mais bien l’action. Le journaliste peut-il épouser le lobbyiste ?