La Belgique est un laboratoire intéressant pour suivre les soubresauts de la mutation de la presse à l’ère de sa numérisation.
Sauf à avoir vécu sur Mars vous aurez en mémoire le clash entre Copiepresse et Google sur la thématique de l’indexation. Particulièrement l’intégration dans le service Google News. Prélude prophétique d’un sujet qui revient au devant de la scène grâce au magnat Rupert Murdoch qui rendra payant tous ses titres en ligne et du même coup veillera à les faire désindexer de Google.
Une très longue interview est disponible sur YouTube pour se faire une opinion sur les motivations de Rupert.
On comprend que dans la logique du « Google parasite », la meilleur défense c’est l’attaque et que lui interdire d’indexer des contenus c’est saper sa raison d’être ; mettre à disposition l’information.
Certains laissent entendre que c’est une aubaine pour Microsoft et son moteur Bing qui peine à décoller. En effet pourquoi ne pas faire alliance contre le géant Californien en indexant préférentiellement les contenus des éditeurs sur un moteur défini en échange de revenus maximisés ?
Adieu neutralité, adieu savoir universel, bienvenu dans un monde de chapelles. En gros c’est une redite de l’épisode belge de 2006.
Or on est en 2009 et il est fort possible que le combat soit déjà une étape plus loin et que le modèle du moteur de recherche et de l’obsession SEO soit déjà à ranger aux oubliettes, remplacés par le bouche à oreille, le retweet et la valeur marque des sites de presse et de leur relation à leur lectorat, leur communauté.
En effet d’autres postulent que Murdoch a compris que la reprise en main de la relation avec le lectorat passe par la recommandation et que le trafic principal des sites du groupe Newscorp vient de twitter ou Facebook.
Je ne saurais trop vous rappeler le graphe que j’avais réalisé sur la diffusion de l’info à l’ère du real-time web
L’idée est donc de court-circuiter l’inter-médiation de Google, c’est elle qui siphonne les revenus publicitaires. Le brand le plus puissant du monde sert de porte d’accès à toutes les autres marques, or cette position est contestée par la prise d’importance des réseaux sociaux et du real-time web où les marques peuvent agir en leur nom propre et capitaliser sur leurs services.
Qu’en est-il dans notre beau Royaume ?
Le soir a pris pied sur Facebook (2,75 millions de Belges) et rassemble plus de 4200 fans, ce qui représente 0,57% du lectorat régulier (+/- 700K visiteurs réguliers sur le soir.be en octobre 2009). Je serais curieux d’en connaître plus sur le dispositif mis en place pour animer cet espace si quelqu’un veut partager sur le community mangement chez Rossel, d’avance merci !
Cette fan page a un compte twitter un rien famélique, un autre compte diffuse les liens du fil info, mais l’initiative n’émane pas du journal.
Côté IPM deux fan pages pour la Libre et la DH. Meilleurs résultats pour la page de la DH puisque cComme celle du Soir elles bénéficient d’une exposition sur la homepage du site.
De même que pour Rossel si quelqu’un veut bien m’expliquer le dispositif mis en place pour gérer la communauté je suis curieux. Deux comptes (@lalibre et @lalibrebe) twitter complètent le dispositif mais aucune garantie quant à leur propriétaire.
Détail cocasse sur Bing : ni La Libre, ni Le Soir n’ont leur homepage en réponse à une recherche sur leur marque… Merci Copie presse.
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Des bruits laissent entendre que Rossel envisage de repasser nombre des contenus de son site phare du côté des contenus payant. 2010 risque d’être une année chaude sur ce front.
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Côté IPM pas de présence « sur Facebook »
Présence du groupe IPM sur Facebook :
* http://www.facebook.com/pages/DHbe/123096413226
* http://www.facebook.com/pages/Lalibrebe/137382829624
* …
Sorry je corrige, mais en faisant une recherche sur « la libre » dans facebook pas de résultat page visible.
Avec Twitter, ce qu’il y a de moche c’est que les commentaires deviennent des retweets et ça diminue l’attrait des discussions 😉
Intéressant analyse Denis.
Je me suis fait la même réflexion depuis un moment et je découvre à l’instant ton chart qui résume assez bien tout cela.
Chez nous, les pages Facebook sont gérées à 2 niveaux. D’abord par les journalistes Web qui décide des articles à relayer en tenant compte de l’audience Facebook, de fans. Nous faisons régulièrement une analyse du profil des abonnés et de leur réaction pour décider des contenus à publier. Les outils stats que Facebook sont une bonne base d’analyse.
A côté de cela, il y a une animation plus de fond pour recruter des membres. Cela se fait au niveau des équipes digitales.
Ed
@Bubaz, je devrais adapter mon thème pour gérer les retweets comme des pings/backlinks, rien de plus.
Merci pour tes précisions