Comme annoncé en août je suis en lice pour obtenir diverses agréations comme consultant. Ce jour j’ai donc pris un demi-jour de congé pour aller me présenter devant la Commission d’agréation des consultants de la Région wallonne. Une lettre très précise m’invitait à me rendre à Jambes dans une salle de réunion, un plan était joint à la missive.
Je souhaite obtenir l’agréation dans 3 domaines : informatique, gestion commerciale, organisation et management. Pour ce faire il faut justifier de trois années d’expérience. J’arrive curieux et confiant. Je patiente un peu dans un couloir de la Direction d’Aides à la consultance. Lorsque l’on me fait entrer dans la salle de réunion pour répondre aux questions que la Commission veut me poser je n’ai aucune idée de comment les choses vont se dérouler. C’est une première pour moi.
On m’installe, le Président, j’imagine que c’est Yves Sennen, le signataire de ma convocation, prend la parole et me demande d’emblée qu’elle est mon expérience en gestion commerciale ? Un peu surpris que les présentations ne soient pas faites, mais bon c’est peut-être l’usage, je commence à expliquer au Président, aux 3 membres de la Commission et à celle que je crois être une assistante (elle ouvre les portes et raccompagne les visiteurs) en quoi je peux prouver une expérience en études de marché, définition de prix, etc. Le fait que cette expérience ne soit applicable qu’au secteur online semble être un problème pour le Président. Le débat dure 5 minutes. Moment propice pour un des membres de la Commission, sans doute accablé par son surpoids et sa longue journée (il est 15h40), pour doucement sombrer dans le sommeil. Un ronflement le réveille dans une indifférence généralisée.
Le débat se poursuit sur mes capacités de consultant en organisation et management. J’explique mon cas et à nouveau l’aspect sectoriel de mon expérience semble un frein, j’objecte que si je suis apte à trouver de l’information, analyser des processus dans des domaines où il n’y a pas d’expérience probante, livresque, je dois pouvoir être apte à appliquer ces mêmes talents à d’autres domaines plus conventionnels. L’argument qui contrarie la philosophie restrictive de l’entretien semble légèrement ébranler les certitudes de ceux qui n’ont pas à nouveau sombré dans le sommeil. Les ronflements ne gênent toujours personne.
Je finis par deviser des méthodes à appliquer pour conseiller une société sur les matières informatiques. Waterfall, Agile, opportunité d’une méthode sur l’autre en fonction de la nature du projet, rareté du développeur Java versus .Net, nous abordons un vaste panel de sujets lorsqu’un membre de la Commission se demande ce qui dans mon cursus peut justifier ou faire valoir une expérience. Il est vrai que je n’ai pas cité les livres que j’ai lus, les remarques auraient pu servir à cela, et que mes cours sont antérieurs à la création de la plupart des langages usités aujourd’hui, c’est bien en quoi l’expérience peut parfois valoir formation. Mais ce point encore n’avait pas l’air de convaincre les membres éveillés de la Commission.
Tout semble être dit, ni eux ni moi ne semblons convaincu des compétences des autres, c’est une situation amusante, de celles où l’on a envie de dire, vous savez je vais en parler de ce moment tellement il me semble utile à partager. Voilà, j’attends l’avis de la Commission avec l’assurance que quelque soit le résultat il me fera plaisir.